Top 5 2016 par Po Pah

Pour ma part l'année 2016 fut très occupée et donc beaucoup moins fournie que les précédentes en terme de mangas. A l'inverse, nous avons pu voir la BD franco-belge pointer le bout de son nez chez Nakamanga et ça c'est vraiment cool! Voilà donc mon top 5 des nouveautés 2016, et vu que j'aime l'égalité (Staline toussa toussa) on ne les classera pas par ordre de préférence.

 

 

Puisque je ne pourrais me permettre de faire un top 5 des nouveautés de 2016 sans mentionner le phénomène qui a marqué le marché français cette année, il fallait que je vous parle de One Punch Man, la nouvelle bombe shônen de One et Yuskuke Murata (dessinateur talentueux de Eyeshield 21) qui a su faire parler d'elle au Japon au point d'être attendue en France. 2016 fut l'année de la délivrance pour tous les stressés comme moi, celle de l'arrivée en France de OPM. Menée par son icône aux coups de poings ravageurs Saitama, la série s'amuse à construire et déconstruire les codes du genre Nekketsu autour d'un humour ravageur. Voilà une oeuvre qui arrive comme un vent de fraicheur dans un genre qui peine à se renouveler. Néanmoins, après 5 tomes l'histoire peine toujours à décoller. Nous retrouvons toujours ce même comique de situation qui à force commence à devenir redondant et donne finalement à OPM l'impression de ne pas vouloir démarrer pour de bon... ou du moins ne pas savoir comment s'y prendre. En attendant on se paie on bonne tranche de rigolade et d'action, le tout dans un style graphique détonnant, et rien que pour ça on ne peut que passer un bon moment.

 

 

S'il était dans un autre format, Assassins serait un film, et il s'appellerait "Léon". Au delà de quelques ressemblances frappantes avec le scénario du film de Luc Besson, cette série en trois tome (le dernier étant prévu pour le début d'année prochaine) reprend l'ambiance cinématographique jusque dans sa narration. Nous sommes plongés dans un bon thriller à la mise en scène aussi soignée que son dessin, le tout mené dans un rythme parfaitement parfait. L'histoire ne mange pas de pain mais nous promets tout de même de faire le plein de sensations fortes, passant de la peur à la tendresse dans une ambiance assez immersive. A vrai dire c'est bien la première fois que je ressens réellement des frissons en lisant un thriller. Il n'y a pas photo, le manga de Hirohisha Sato est un paquet très bien ficelé et prêt à être consommé sans pour autant se montrer vide de sens.

 

 

Après Death Note et Bakuman, le duo le plus talentueux de la mangasphère n'en a pas fini de nous faire rêver. Cette année nos deux mangakas nous présentaient leur nouvelle série, «  Platinum End ». L'histoire est un immense survival ; « encore ?? » me direz-vous ! Oui, « encore », mais avec le talent de ce duo ça ne pouvait pas rester une série comme une autre. Si vous voulez vous imaginer ce que ça peut donner, mélangez l'ambiance de Death Note avec l'histoire de Mirai Nikki et vous avez votre prototype un peu miteux de Platinum End. On ajoute à ça des questionnements philosophiques intéressants et on se retrouve avec un manga certes un cran en dessous de leurs précédentes oeuvres mais dotés d'une habileté comparable à mêler fantastique et réalité pour confronter des idées. Platinum End c'est une œuvre qui a encore a faire ses preuves mais dont les 3 premiers volumes, une fois le sentiment de retrouver une pâle copie low cost de Death Note passé, apportent tout de même un dose de kiff respectable.

P.S : j'entends dans l'oreillette qu'une chronique arrive sous peu pour les curieux.

 

 

Chiisakobe c'est du gros manga d'auteur des f.... de quoi ?! Le premier tome est sorti en 2015 ? Alors oui, en effet, mais la parution du reste de la série s'étant étalée tout au long de l'année 2016, Chiisakobe méritait d'entrer dans ce top 2016. Et puis après tout je fais ce que veux c'est mon top. Je disais donc : Chiisakobe c'est du gros manga d'auteur des familles. Sortant totalement des rails, la série de Minetarô Mochizuki a su se développer un univers propre : un pari pas gagné d'avance pour une adaptation d'un roman de la période Edo. Nous entrons facilement dans l'atmosphère calme et réfléchie de la série et tombons complètement accros à une histoire pourtant peu dynamique. Peu à peu, nous nous attachons aux différents personnages que nous présente le manga, intrigués par les relations ambiguës qui les lient jusqu'à nous questionner nous-même sur notre propre vécu. Cette série en 4 tomes porte en elle une véritable philosophie et un côté aussi excentrique que son héros qui transparaît dans un travail de mise en page toujours plein de sens.

 

 

Le gros coup de coeur de cette année 2016 c'est Dead Dead Demon's Dededede Destruction! Et pourtant, c'est la série comptant le nombre de volume le moins élevé de ce top puisque le deuxième n'est prévu que pour le 20 janvier prochain. Il ne suffit que d'un seul petit volume pour tomber amoureux de DDDD. Dans son univers si particulier mêlant un rythme proche du train-train quotidien à une menace apocalyptique, la nouvelle série de Inio Asano commence fort. Menée par un duo de lycéennes fatiguées de leur quotidien banal, l'oeuvre s'annonce comme une critique forte d'une société en perte de repères. L'histoire fait mouche et se dote d'un style graphique novateur au point qu'on pourrait faire une analyse d'oeuvre de chacune de ses cases sans problème. Un titre à lire, à apprécier et sur lequel méditer... bref, le manga comme je l'aime!

 

 

+ Big Up à la réédition de Gunnm qui, bien que n'étant pas une nouveauté a permis de dévoiler ce chef d'oeuvre à une nouvelle génération! Une initiative que je salue et encourage tous les éditeurs à suivre!!

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